Le rêve d'Alice
Je suis dans cette grande maison, là où j'allais quand j'étais petit. Une belle maison, avec un immense jardin sans clôture. La pelouse s'arrête là où commence la forêt, et seule la magnolia en face de la maison danse et projette son ombre vivante.

Dans l'herbe, je peux voir des coquelicots aussi grands que des tournesols et des papillons se poser çà et là sur les fleurs. Il est tard dans la matinée. La journée est baignée de soleil. Les rayons traversent les baies vitrées et dansent en arabesques, créant des vitraux animés.

Ma mère est dans la cuisine, préparant des confitures ; ses mains sont tachées de baies qu'elle vient de cueillir. L'odeur imprègne la pièce, et je peux distinctement sentir le parfum acidulé. J'ai envie de goûter le liquide dans la casserole, mais elle me demande d'être patient ; il doit refroidir.

Pour passer le temps, je vais dans le jardin et souffle des bulles de savon. Sur le film rose et bleu, je vois mon reflet. Et derrière moi, une forme devient plus nette. C'est un chat en train de prendre un bain de soleil. Il miaule, m'invitant à m'approcher. Je le caresse. Chaque fois que je passe ma main dans son pelage, je trouve l'un de mes jouets préférés, alors je le caresse frénétiquement. Je dois m'arrêter car ma mère m'appelle à table. Et je me réveille.