Le rêve d'Anton
Je suis en train de mettre les dernières touches à une somptueuse présentation de macarons lorsqu'une femme parisienne incroyablement chic entre dans la boulangerie. Elle équilibre un luxuriant bouquet de freesias dans un bras et des sacs de shopping dans l'autre. Ses cheveux blonds fraise sont négligemment coiffés. Alors qu'elle se déplace à travers la boutique, parcourant notre sélection, un parfum envoûtant de tabac blond se mêle aux vitrines de pâtisseries parfumées à la vanille. Excusez-moi. Sa voix est douce et riche. Elle pointe du doigt un gâteau orné de roses et de figues. Celui-ci, s'il vous plaît. Je m'approche d'elle dans un étourdissement, épuisée après avoir travaillé depuis avant le lever du soleil.

Je soulève la cloche recouvrant le gâteau. Son parfum, autrefois atténué par une vitrine en verre, est instantanément amplifié. Délicieux, murmure-t-elle. Ce qui suit est un flou. Un instant, je soulève le gâteau lourdement chargé de son perchoir. Le suivant, il tombe dans les airs, envoyant les garnitures voler. Nous finissons toutes par terre. La femme, moi, le gâteau. Les freesias éparpillés partout. Il y a de la crème dans ses cheveux et des traces sur ma joue. Nous nous regardons, trop étourdis pour parler. Mais alors, elle se met à rire. Le son musical résonne dans tout le magasin. Je l'aide à se relever et essaie d'essuyer les miettes de sa blouse en soie. Délicieux, délicieux ! Quand je me réveille, j'ai l'eau à la bouche.