Il était une fois le rêve : la com­pa­rai­son des con­tes de fées

On dit que le rêve et le conte de fées ont beaucoup en commun. Ils partagent une base mythique et symbolique puissante. Ils parlent un langage obscur mais souvent foisonnant et perspicace.

Le rêve et le conte de fées ne doivent pas être pris au pied de la lettre. Leur analyse se situe à un niveau de conscience plus élevé. À première vue, le scénario du conte et celui du rêve semblent improbables, fantastiques ou dénués de sens. Ce qui s’y passe échappe à la raison. 

Leur interprétation reposerait plutôt sur l’identification de motifs ou de symboles qui deviennent signifiants par association. Dans le rêve, l’interprétation se fait au niveau individuel, selon une perspective autobiographique, dans le conte, au niveau culturel, selon une perspective universelle.

Dans le conte, les animaux qui parlent, les trésors enfouis ou cachés, ou encore les quêtes impossibles prennent des significations psychologiques universelles, qu’elles soient de l’ordre de la sexualité ou de la transformation. Le conte vient généralement éclairer les périodes troubles de l’existence en offrant une issue, une clé de compréhension qui œuvre de façon souterraine et non immédiate. De même, le sens des rêves n’est pas instantané, il faut travailler longuement et parfois avec l’aide d’un spécialiste autour des images perçues pour en comprendre le message. Ce langage obscur s’adresse à notre inconscient, celui qui régit nos émotions et la façon dont nous sommes programmés pour être au monde. La logique ordinaire est dans ce cas désarmée pour s’adresser à ce hors-la-loi.

Au-delà des similitudes de structures, les correspondances entre les contes et les rêves se rencontrent dans les scénarios eux-mêmes.

De nombreux contes célèbres ont pour motif sous-jacent le rêve. Dans La princesse et le petit pois, qui met en scène une jeune fille dont le dos sensible révèle sa vraie nature, nous pouvons interpréter cette capacité à sentir le petit pois, sous les couches de matelas et d’édredons, comme la capacité de la vérité à affleurer sous les strates du rêve.

L’Oiseau d’or est également un conte de fées qui met en scène un rêve. Dans cette histoire, un roi est obsédé par un oiseau d’or qui apparaît dans ses rêves. Il offre une récompense à quiconque parvient à capturer l’oiseau, mais tous échouent. Finalement, le plus jeune fils du roi se lance dans la quête et réussit. Cela montre comment les enfants peuvent réaliser les désirs inconscients de leurs parents.

Chez Disney, le thème du rêve est également un motif incontournable. Dans La Belle au bois dormant, 1959, Aurore chante qu’elle a déjà rencontré son prince au milieu d’un rêve : « Mon amour, je t’ai vu au beau milieu d’un rêve ». Le lien qui les unit précède la rencontre physique. Plus récemment dans le film Tangled, 2010, le tube musical « Moi j’ai un rêve », fait la part belle aux désirs en contradiction avec notre image publique, pour laisser apparaître une vulnérabilité touchante.

Par catharsis, le conte et le rêve guérissent en reformulant ce qui a été enfoui. Ici et là, le caché refait surface, comme dans les cauchemars où faute de pouvoir courir on est pris par le monstre, on ne peut pas se soustraire à nos actes et nos paroles : ce qui est fait, est fait.

Dans les deux cas, le conte et le rêve montrent une alternative, un monde singulier qui échappe aux lois données pour les réinventer.

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