Le 9 août 2023
La nuit dernière, pour la première fois depuis une éternité, j’ai de nouveau eu cette sensation étrange de sentir une odeur familière au milieu de mon rêve.
Je crois que la dernière fois remonte à une dizaine d’années. Peu après que Mochi ait disparu. Je me souviens m’être réveillée en sursaut, croyant sentir l’odeur réconfortante de sa fourrure tiède. Comme j’ai pleuré durant ces quelques jours ! Alors que cette petite aventurière ne faisait que vivre sa vie de chat. Quand, ignorante des soucis qu’elle nous avait causés, elle a finalement remontré le bout de sa truffe, comme j’étais heureuse de replonger pour de vrai mon nez dans son joli poil roux !
Cette nuit, pas de pelage odorant dans mon rêve, mais une senteur de rose, un peu sucrée. D’abord ténue, elle est devenue si intense que cela m’a éveillée. Etais-je dans un jardin ? Ou chez un fleuriste ? Je ne me souviens pas. Les images ne me sont pas restées. Simplement cette odeur, et le sentiment d’être heureuse.
Le 10 août 2023
Comme hier, je me suis trouvée cette nuit submergée par un parfum de rose. Je crois que je me trouvais dans un salon de thé et la rose y semblait étrangement hors de propos. Je ne parviens pas à mettre des visages sur les ombres qui m’accompagnaient. Pourquoi cette odeur m’a-t-elle suivie depuis hier ? Je suis encore toute déroutée par cette sensation de sentir quelque chose, si nettement, au milieu d’un rêve. Cela donne l’impression d’être vraiment là, et pourtant ce “là” est flou à mon réveil ! Le lieu, les gens, la situation s’effacent, mais la certitude d’avoir respiré la douce haleine d’une rose demeure.
Le 11 août 2023
Je crois avoir compris pourquoi la rose a embaumé mes derniers rêves. Cette nuit, je me trouvais à nouveau dans un salon de thé. Pas tout à fait le même que la dernière fois, ni tout à fait un autre. Un serveur m’apportait un macaron à la framboise et à la rose que je n’avais pas commandé. Je voyais très nettement le gâteau, sans cette fois en percevoir l’odeur. Je crois que je protestais, que j’expliquai que je n’avais rien commandé. “C’est de la part du Monsieur là-bas” disait alors le garçon. Je me retournais et Grand-père était assis tout seul à une table. Il me souriait. J’ai alors senti, plus fort que toutes les autres fois, ce parfum tendre et gourmand de rose et de framboises, avant de me réveiller brutalement.
J’ai vérifié le calendrier ce matin. Cette semaine Grand-père aurait fêté ses 90 ans. Et je suis presque certaine de n’avoir jamais mangé de macarons de ce genre en d’autre compagnie que la sienne… Ah, le pouvoir d’une odeur !