Sen­tir avant de naître

Saviez-vous que l'odorat est l'un des premiers sens à être pleinement fonctionnel chez le fœtus ? Nous sentons bien avant de naître, et nos préférences olfactives se forgent dès le ventre de notre mère !

À la fin des années 1990, certains chercheurs ont commencé à documenter la capacité du fœtus humain à percevoir les odeurs in utero. Nous savons désormais que le système olfactif s’ébauche dès le début du premier trimestre de grossesse. Il commence à être visible après seulement 9 semaines, lorsque le fœtus ne pèse que 2 grammes, et à partir du 6ème mois de grossesse, le bébé commence à percevoir et à mémoriser les odeurs à travers le liquide amniotique.

Chez l’adulte, les molécules odorantes sont transportées par le souffle vers la cavité nasale où se situe la muqueuse olfactive. Là, nos neurones olfactifs sont en contact direct avec l’environnement extérieur, uniquement protégés par un gel aqueux appelé mucus. Pour que nous les détections, les molécules odorantes doivent impérativement traverser ce mucus, ce qui signifie que, contrairement aux idées reçues, les odeurs peuvent se propager dans les liquides et pas seulement dans l’air. C’est pourquoi le liquide amniotique peut facilement transporter des odeurs jusqu’à la muqueuse olfactive du fœtus.

L’alimentation de la mère influence les préférences olfactives et gustatives avant même la naissance du bébé – mais aussi après, via l’allaitement. Certains arômes – comme l’ail, le cumin, le fenouil, le curry, la carotte, le fromage, etc. – se transmettent particulièrement bien de la mère au fœtus. Après quelques semaines d’expositions répétées à certains éléments consommés par la mère, le fœtus développera ainsi ses premières préférences olfactives. La réactivité olfactive a par exemple été évaluée chez des nouveau-nés nés de mères ayant consommé ou non un arôme anisé pendant leur grossesse. Les deux groupes de nourrissons ont ensuite été suivis pour repérer les marqueurs comportementaux d’attraction et d’aversion lorsque exposés à l’odeur d’anis. Or les nourrissons nés de mères consommatrices d’anis ont montré une préférence stable pour les odeurs anisées au cours des premiers jours de leur vie, contrairement aux autres.

Un nouveau-né est également capable de reconnaître sa mère à l’odeur de sa peau et de son lait bien avant de pouvoir reconnaître pleinement son visage, car sa vue n’est encore que peu développée. Cependant, au fur et à mesure que l’enfant grandit, sa sensibilité olfactive a tendance à diminuer si elle n’est pas entraînée. C’est pourquoi l’éducation aux odeurs n’est pas à négliger, non seulement dans l’enfance mais aussi tout au long de notre vie !

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